Le wolof est une des langues nationales du Sénégal. Elle est d’ailleurs la plus fréquente et je dirai même la plus parlée sur toute l’étendue du territoire national. Sur dix sénégalais, huit s’expriment en Wolof.
Le citoyen sénégalais est attaché à son patrimoine culturel si bien qu’où il se trouve, il n’a pas le complexe de parler sa langue nationale. C’est vrai que parler sa langue nationale ne doit pas être un complexe pour nous mais sachons parler.
En effet, il n’y a rien de plus cher que le patrimoine culturel. C’est la représentation même de l’héritage que nous ont laissé nos aïeuls et il nous revient en retour de conserver ces valeurs sacrées.
La langue constitue un facteur important dans la détermination de l’origine et de l’identité d’un individu mais il ne sert à rien de vouloir l’imposer aux autres en y restant accroché. Il faut reconnaitre que la majorité des pays africains étaient sous la domination des colonies françaises et britanniques ; c’est de là que le blanc nous a imposé les langues française et anglaise qui sont devenues des langues administratives donc que nous le voulons ou pas, nous devons parler ces langues de travail quand il le faut.
Au Sénégal, il n’y a souvent pas de distinction entre l’administration, la rue et la maison. Quand le citoyen te rencontre, qu’il te connaisse ou pas, le premier mot qu’il te dira sera en wolof : ça commence souvent par les salutations mais en tant que non sénégalais, tant que vous ne lui faites pas comprendre que vous n’êtes pas du pays, vous risquez de vous perdre tout au long de la discussion.
Les hommes ne tombent pas du ciel; nous venons tous d’un milieu et nous avons tous des cultures différentes. Imaginez un seul instant ce que serait le monde si chacun devait parler sa langue nationale a chaque individu qu’il rencontre : il y aurait mal compréhension. C’est pour éviter des frustrations que nous devons faire l’effort de nous exprimer dans une langue commune qui est celle administrative, propre au pays dans lequel nous nous trouvons.
Le wolof a tendance à dominer le français au Sénégal et cela risque d’avoir des conséquences néfastes sur le système éducatif. «L’habitude est une seconde nature» dit-on et à cette allure, cela ne facilite pas l’intégration aux non-sénégalais. Il n’est interdit à personne de
s’exprimer dans sa langue nationale mais il ne faut pas en faire une règle. Grande était ma surprise de constater que même dans les grandes agences, les clients sont reçus en wolof.
s’exprimer dans sa langue nationale mais il ne faut pas en faire une règle. Grande était ma surprise de constater que même dans les grandes agences, les clients sont reçus en wolof.
Personnellement, je fais l’effort de m’exprimer dans la langue car il faut s’adapter et c’est toujours un plus au développement personnel. Autre aspect que nous ignorons est que le fait de parler une langue en présence de quelqu’un qui ne la comprend pas, crée des frustrations. Frustrations en ce sens que celui qui ne comprend pas cette langue se fait des idées : «que disent-ils au point de ne pas pouvoir parler français?, est-ce de moi qu’ils parlent?». Voilà des questions que l’on se pose parmi tant d’autres quand on se trouve au milieu des autochtones qui parlent une langue différente de celle que tout le monde parle. L’idéal est d’expliquer à l’étranger ce que vous dites, encore que vous pouvez lui donner une autre version si vous n’êtes pas assez honnête. Il est donc souhaitable que chacun fasse l’effort de mettre son prochain dans de bonnes conditions.
Celui qui s’exprime intégralement dans sa langue nationale aura du mal à s’adapter s’il traverse les frontières de son pays car sa langue est limitée à son pays. Tandis que s’il fait l’effort de parler français et anglais, toutes les portes lui sont ouvertes car il n’aura aucun mal à comprendre et à se faire comprendre.
Le Sénégal est le pays de la teranga, on y reçoit un accueil chaleureux et pour mieux faciliter l’intégration aux non-sénégalais, il faudrait que le français soit au même titre que le wolof. Cela y va du bien de toute la société.
A.HEDJI
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