ECOUTONS L'ESPRIT - SAINT
Le carême dure 40
jours, du Mercredi des Cendres au Dimanche des Ramaux puis se termine par un
période de célébrations plus intenses, appelées la Semaine
Sainte. Dans un entretien accordé à notre équipe, le père Michel Boucar TINE revient sur la signification du carême et nous dit comment traverser ce temps.
Qu’est-ce que le Carême et quelle place occupe-t-il dans l’Eglise catholique ?
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Pere Michel Boucar TINE |
Le chiffre ‘40’
dans la Bible est le symbole de la vie naissante, de la maturation et de
l’épreuve. Rappelons-nous que, pour l’homme de la Bible, après 40 semaines de
grossesse il y a la naissance d’un nouveau-né (on n’en était pas encore aux 9
mois, tels que connus aujourd’hui !) ; ou bien le peuple hébreu a
marché 40 ans au désert après sa sortie d’Egypte, avant d’accéder à la Terre
Promise ; ou bien encore Jésus, après son baptême, a passé 40 jours au
désert, lieu de ses tentations ; ou bien enfin l’Esprit Saint est descendu
sur les Apôtres 40 jours après la Résurrection de Jésus et la Pâque juive.
Si quarante (40) a autant d’importance aux
yeux des croyants, c’est pour dire qu’il leur rappelle leur temps de conception
et de maturation, qui conduira à leur naissance en Dieu par la grâce du
baptême. D’où le renouvellement des promesses baptismales et le baptême des
catéchumènes à la Veillée Pascale.
Le Carême nous aide donc à nous mettre en
route vers Pâques à la lumière de notre baptême.
Comment prier en temps de Carême ?
Pour prier en ce
saint temps de Carême, il nous faut comme toujours d’ailleurs, être à l’écoute
du Saint Esprit qui nous inspire les paroles et la manière de prière. C’est lui
l’Esprit qui nous fait crier vers Dieu : « Abba-Père », écrit
saint Paul.
Personnellement, j’affectionne,
particulièrement durant ce temps, la lecture méditative et priante de la Bible
appelée « Lectio Divina ». Les autres façons de prier (tels le
chapelet, la prière des heures, l’adoration eucharistique,…) ne sont pas
laissées en rade mais au contraire elles sont intensifiées.
Le Carême est éminemment un temps de face à
face, de cœur à cœur avec Dieu, donc tout ce qui faciliterait ce rendez-vous
est le bienvenu.
Comment réussir le carême ?
Réussir son carême
passe par une conversion véritable de notre cœur et une foi indéfectible en la
parole et en la puissance de Dieu.
Il s’agit là d’une attitude de confiance et
d’abandon au Seigneur qui fait toutes choses nouvelles et nous veut libres et
libérés, purifiés et purs. Pour ceux qui s’attendent à une recette miracle, il
n’y en a malheureusement pas. Je peux juste recommander, à la suite d’une
longue tradition ecclésiale, issue de Jésus lui-même (Mt. 6, 1-18), les trois (03) « P » :
la Prière, le Partage (ou l’aumône), la Privation (ou le jeûne).
Maintenant, comment
voir que nous avons réussi notre Carême ?. Si, à Pâques, nous sortons de
nos tombeaux avec Jésus ; si nous ressuscitons réellement en une nouvelle
vie de convertis. Il s’agit d’une tension. Alors, n’attendons plus :
entamons notre marche pour quarante jours dans notre désert intérieur pour nous
refaire une bonne santé en Dieu
Le Carême est-il synonyme de privation de nourriture et de
boisson ?
Non, le verbe me
pose un problème. Je préfère dire que le carême peut avoir pour synonyme
privation de nourriture et de boisson. C’est dire que le jeûne est juste un
moyen, connu sous le terme d’effort de carême, avec tant d’autres tels faire
l’aumône, prier, se confesser, aider une personne dans le besoin, et pour me
résumer, poser des actes de miséricorde.
L’on gagnerait à
nous départir de cette conception médiévale qui veut se limiter à la privation
qui est déjà une excellente chose mais écarte du carême beaucoup de fidèles qui
ne peuvent pas (plus) le faire. Jésus, dans le passage de l’évangile du
Mercredi des Cendres vient nous le rappeler.
Un fidèle malade est-il obligé de faire le carême ?
Oui ! Et je
suis catégorique là-dessus. Tout baptisé doit vivre le carême. La raison est
simple et me permet de résumer tout ce que j’ai dit plus haut : Le carême
est un temps de préparation de la première fête que les premiers chrétiens appelaient
la « Fête des fêtes » : la Pâques.
Pour mieux la
célébrer, pour ressusciter avec Jésus, nous avons besoin de changer quelque
chose dans notre vie et de croire en la Bonne Nouvelle. Il ne s’agit pas
seulement de privation de nourriture et de boisson (d’ailleurs, il faut
respecter les prescriptions médicales pour être en bonne santé à Pâques), mais
de conversion/renoncement et d’intimité avec le Seigneur.
Propos recueillis: Amen HEDJI, Rédacteur en Chef du journal ''Echos de Saint Joseph'' de Médina
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